Publication à l’occasion du 75e anniversaire de l’UNESCO : retour sur l’histoire d’une coopération fructueuse avec la Commission nationale française pour l’UNESCO

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L’objectif

En cette année où l’UNESCO fête son 75e anniversaire, l’Organisation souhaite mettre en lumière les actions majeures qui ont été déployées dans le cadre de ses domaines de compétence et qui ont marqué l’histoire d’une coopération fructueuse avec la Commission nationale française pour l’UNESCO.

1. Éducation : appui aux programmes de formation de l’UNESCO

Jusqu’à nos jours, la formation et le développement des ressources humaines a représenté une constante de l’action de la Commission. Dès les années 1960, à la demande de l’UNESCO, notre Commission organise des sessions de formation pour cadres et enseignants de pays en développement et du bloc de l’Est ; de même, au cours des années suivantes, elle a participé à des opérations d’envergure, à terme de 10 à 15 ans, en contribuant à la formation des cadres d’institutions telles que les écoles normales supérieures, les écoles d’ingénieurs, les universités, indispensables au développement économique et social de ces pays. C’est dans la continuité de ces actions, que sous la responsabilité de la Commission ont été créées quarante chaires UNESCO en France, participant au développement de ces réseaux de compétences. Enfin, l’IIPE, Institut de catégorie 1 de l’UNESCO établi à Paris et avec lequel la Commission a développé des liens étroits, dès sa création en 1963, a demandé à la Commission un appui particulier : la participation à son programme annuel de formation (organisation d’une étude de cas dans une région française) ce qui permet l’établissement de relations entre des responsables éducatifs français et leurs collègues du monde entier.

PNG© Commission nationale française pour l’UNESCO (CNFU) Légende : Promotion 2015-2016 de l’IIPE en visite d’étude dans l’académie de Strasbourg

2. Culture : Les Rencontres d’Avignon

La Commission nationale française a contribué à introduire le concept de « politique culturelle », dans le secteur de la Culture de l’UNESCO, concept décliné par la Commission à la façon du paradigme de la pacification et en termes de politique publique lors des 14ème et 15ème sessions de la Conférence générale. Entre 1966 et 1968, la Commission a également organisé deux séminaires sur la planification culturelle, invitant plus d’une cinquantaine de pays à Paris, puis à Marseille. Cette approche a été ensuite déclinée aux « politiques culturelles des municipalités », à l’occasion des « Rencontres d’Avignon », soutenues par la Commission, dès 1967. En mars 1982, la Commission française organisera les « Rencontres d’Avignon » sur la politique culturelle qui réunira des ministres de la Culture de nombreux pays d’Europe, d’Afrique et du Moyen Orient. Toujours en 1982, la Commission associera les artistes pour contribuer à la recommandation sur la création qui a été présentée par la France à la conférence mondiale de Mexico sur les politiques culturelles. La Commission a été ainsi à l’avant-garde de la réflexion sur la coopération internationale dans le domaine de la culture qui conduira à l’adoption de textes normatifs importants par l’UNESCO, en particulier la Convention sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles (Octobre 2005).

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© Commission nationale française pour l’UNESCO (CNFU)
Légende : « La naissance des politiques culturelles et les rencontres d’Avignon – sous la présidence de Jean Vilar (1964-1970) », présenté par Philippe Poirrier (1997), est un ouvrage réalisé à l’occasion du cinquantenaire de la Commission nationale française pour l’UNESCO.

3. Sciences sociales et humaines : consultation nationale menée par la Commission française et la MGEN en regard de l’avant-projet de recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle

La Commission française, a organisé à l’UNESCO en 2016 le premier congrès mondial pour la pensée complexe, sous le haut patronage de M. François Hollande, Président de la République. Présidé par Edgar Morin, ce congrès a eu pour mission d’associer tous ceux qui s’attachent à développer la prise de conscience des problèmes vitaux et globaux que rencontre l’humanité sur notre planète. Dans ce prolongement, la Commission française et le groupe MGEN ont conjointement mené un travail de prospective sur le triple terrain des données, de l’intelligence artificielle (IA) et du transhumanisme (c’est-à-dire d’un mouvement culturel et intellectuel mondial prônant l’amélioration des capacités humaines par les sciences et les techniques). Afin d’élaborer la réponse la plus informée, un travail d’audition d’experts (39 auditions) et de consultations publiques nationales (602 contributions) a été mené entre 2019 et 2020. Les valeurs, principes et axes stratégiques opérationnels esquissés ont ainsi l’ambition de contribuer, par leurs orientations éthiques, à guider la formulation de législation, de politiques ou d’autres instruments liés à l’IA, en regard de l’avant-projet de recommandation de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle. Les consultations CNFU-MGEN fournissent une expertise complémentaire dans les domaines du droit, de l’éthique, de la médecine, de la culture, de la philosophie, de la politique, de la technologie et du management.

PNG© Commission nationale française pour l’UNESCO (CNFU)

4. Sciences exactes et naturelles : Eau et biodiversité

Dans le domaine des Sciences hydrologiques, la Commission a identifié l’opportunité de créer un Centre de l’UNESCO de Catégorie 2 à Montpellier : le Centre international pour la recherche interdisciplinaire sur la dynamique des systèmes hydrologiques (ICIReWaRD) porté par l’Institut montpelliérain de l’eau et de l’environnement (IM2E) qui constitue la plus importante communauté structurée en France dans le domaine des sciences de l’eau. Il est appelé à jouer un rôle clé dans la mise en œuvre du programme hydrologique international (PHI) et à contribuer ainsi de façon significative à l’Objectif 6 de développement durable des Nations Unies (ODD) à l’horizon 2030. Afin de symboliser les enjeux de la biodiversité dans un contexte de changement climatique, la Commission a proposé et initié la création d’un Jardin Potager Éco-responsable au siège de l’UNESCO. De très nombreuses variétés potagères et provenant de toutes les régions du monde y sont cultivées. Des financements publics et privés ont été levés par la Commission pour ce projet dont la vocation est triple : symbolique, pédagogique et productive. Contribuant à la transition écologique de l’UNESCO et de ses espaces, cette initiative est aussi un appel à une consommation plus durable et à la préservation des écosystèmes.

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© Commission nationale française pour l’UNESCO (CNFU)

5. Communication et information : Déclaration sur la reconnaissance du dessin de presse

La Commission a joué un rôle déterminant dans l’émergence de la Déclaration d’Addis-Abeba pour la reconnaissance du dessin de presse comme un droit fondamental. Elle a été proclamée par un collectif international de dessinateurs et dessinatrices lors de la Journée mondiale de la liberté de la presse en mai 2019 à Addis-Abeba avec le soutien de la Commission française. Les dessinateurs/dessinatrices de tous les pays peuvent désormais s’appuyer sur cette Déclaration internationale pour que le dessin de presse devienne l’un des marqueurs essentiels de la liberté d’expression. Elle a été communiquée par la Commission française à l’ensemble des autres commissions nationales afin de soutenir cette initiative innovante qui bénéficie de l’appui du collectif « Cartooning for Peace ». En France et en partenariat avec « Cartooning For Peace » et la société Bic, la Commission organise au sein des écoles associées qui le souhaitent des débats entre des dessinateurs/dessinatrices et des élèves sur le droit à la satire grâce au dessin de presse.

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© Illustration de Plantu offerte à la Commission nationale française pour l’UNESCO

6. Égalité des genres : cycle de rencontres « Cafés Femmes »

Initiée depuis cinq ans par la Commission, cette série de conférences-débats est organisée périodiquement en partenariat avec des organisations féministes afin de promouvoir l’égalité des genres et mieux faire connaître les droits des femmes, notamment dans les domaines de compétence de l’UNESCO. Ainsi, à l’occasion du 70ème anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme, adoptée à Paris en 1948, la Commission française a organisé un événement à la Mairie de Paris pour rendre hommage aux deux femmes, co-rédactrices de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme : Eleanor Roosevelt (États-Unis) et Hansa Mehta (Inde), en partenariat avec la Coordination Française du Lobby Européen des Femmes (CLEF), l’association Femmes Monde et l’association Femmes du Monde et Réciproquement. La Commission française a également contribué sur ce format au Forum International des Droits des Femmes, organisé en ligne, en avril 2021 par la CLEF, en prévision du Forum Génération Égalité de l’ONU qui aura lieu à Paris fin juin 2021.

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Affiche « Café femmes », le 16 mai 2019 © Commission nationale française pour l’UNESCO (CNFU)

7. Priorité Afrique : Coopération francophone et méditerranéenne avec la Bibliothèque d’Alexandrie

Dès le début du projet de renouveau de la Bibliothèque d’Alexandrie, bibliothèque du monde méditerranéen, la Commission française a été étroitement associée à ses différentes étapes : elle a contribué à en définir les objectifs et l’organisation par la mise à disposition, grâce au ministère de la culture, de spécialistes français des bibliothèques auprès du directeur égyptien du projet. La Commission a suscité des dons d’ouvrages dont la contribution considérable de la Bibliothèque nationale française, 500 000 ouvrages correspondant au dépôt légal de 1996/2006, suivi depuis par des envois réguliers. Enfin, la Commission s’est attachée à la question de la formation par l’attribution de bourses et des propositions de stages. Grâce aux compétences acquises, cette bibliothèque est désormais partenaire de la Bibliothèque nationale de France, de l’École normale supérieure des sciences de l’information et des bibliothèques et de l’Université Senghor dans le cadre d’un Diplôme d’Université en sciences de l’information en ligne. Dans ce prolongement, la Commission a organisé à l’UNESCO, en 2007, un colloque sur la « Reconnaissance des acquis de l’expérience : perspectives de développement dans les pays africains », et en 2015, un colloque sur l’« Enseignement supérieur et numérique : Quelles attentes des sociétés africaines », consacrés à une réflexion approfondie sur les perspectives de la formation en Afrique.

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© Commission nationale française pour l’UNESCO (CNFU)
Légende : réunion en 2000 de quelques bibliothécaires francophones de la bibliothèque du Caire qui ont bénéficié d’une bourse de formation par la CNFU représentée sur la photo par Mme Michèle Delaygue

Autres rubriques.

8. Coopération avec les Commissions nationales

En 1956, à l’initiative de la Commission nationale française, est organisée la toute première conférence réunissant plusieurs Commissions nationales européennes à Aix-en-Provence, défendant l’idée que les Commissions nationales ne doivent pas se borner à un rôle consultatif. La Commission accueillera à nouveau à Aix-en-Provence en 1989 la réunion interrégionale des commissions nationales à la veille de la Conférence générale afin de contribuer utilement à la préparation de la Stratégie à moyen-terme et du Projet de programme et de budget de l’Organisation. La Commission a également organisé pendant plusieurs années la rencontre des Commissions nationales francophones à la veille de l’ouverture des sessions de la Conférence générale. La Commission participe activement depuis 2015 au renouveau des réunions annuelles et informelles des commissions européennes pour soutenir l’action de l’UNESCO et sa transformation stratégique dans le contexte des ODD pour 2030 et des nouveaux enjeux du XXIème siècle. Elle a publié dans en 2020 un guide sur "Le rôle et les missions des Commissions nationales" afin de contribuer au renforcement de leurs capacités et d’initier une série de brochures thématiques à ce sujet.

9. Ouverture vers la société civile

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Portrait de Louis François
Source : https://ffcunesco.org/

La Commission a très tôt contribué à diffuser le message universel et les valeurs de l’UNESCO en direction des acteurs de la société civile, comme en témoigne l’apparition de nombreux « clubs pour l’UNESCO » en France dans les années 1960-1970, essentiellement parmi les jeunes d’âge scolaire ou universitaire, notamment grâce à l’action de Louis François, le premier secrétaire général de la Commission et qui devint aussi, de 1956 à 1979, le premier président de la Fédération française des clubs UNESCO. La Commission a participé activement, en coopération avec le Secrétariat et le réseau des clubs, à la création en 1981 de la Fédération mondiale des associations centres et clubs UNESCO (FMACU). Elle a accompagné les premières années de cette nouvelle ONG en mettant à sa disposition à titre provisoire un local et deux agents qui ont été élus secrétaires généraux. Depuis 2017, en conformité avec le nouveau cadre règlementaire adopté par la Conférence générale, ce mouvement des Clubs pour l’UNESCO en France est placé sous la responsabilité de la Commission française ; l’accréditation est faite par un comité national d’accréditation basé à la Commission et composé des représentants des ministères concernés. Le réseau français des Clubs pour l’UNESCO compte actuellement 84 Clubs actifs dans de nombreux domaines tels que l’éducation, la culture et la science en faveur des ODD de l’agenda pour 2030.


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publié le 02/09/2021

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